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Des guerres meurtrières et destructrices du XVIIe au XXe siècle
La Guerre de Trente ans


La guerre de Trente Ans n’a pas laissé de trace écrite à Volmerange. Mais des témoignages, dans les villages environnants nous prouvent que cette période de 1618 à 1648 - et même quelques décades plus tard en Lorraine -, a été une catastrophe énorme, privant la région de 30 à 70% de sa population. Il est fort probable que c’est à cette époque que la chapelle St-Jacques est détruite. Ce fut peut-être aussi le cas pour le hameau de Bengen.
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La Guerre de 1870


Pour nos cantons, la guerre franco-allemande de 1870 se résume à des allers et retours d’unités qui semblent surtout chercher à s’éviter.
Le 22 juillet 1870, La 1ère Division du 3ème Corps d’Armée française traverse Volmerange en venant de Metz ; un Régiment de Chasseurs à cheval et un Bataillon de Chasseurs à pied en forment l’avant-garde, suivie par quatre Régiments d’Infanterie, trois Batteries d’Artillerie, une compagnie du Génie et enfin l’ensemble des bagages. La traversée de Volmerange a lieu vers 13 heures et le camp est installé à Boulay.
Le 30 juillet, la réserve de l’artillerie et du génie cantonne à Volmerange. La partie artillerie part le lendemain pour Saint-Avold.
Le 31 juillet, Le 4ème Corps d’armée rejoint Boulay encombré de troupes et d’Etat-major. Aussi, la cavalerie s’installe entre Boulay et Volmerange, alors que l’artillerie du 3ème corps qui y stationne, se déplace vers Boucheporn. Le 4 août, La 2ème Division de la Garde Impériale du Général PICARD arrive à Volmerange et campe en avant du village. Elle est composée du Quartier Général, de deux divisions d’Infanterie et d’une division de cavalerie. Le convoi auxiliaire arrive dans la nuit. Un voltigeur de la Garde, futur prisonnier de guerre, écrit
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« Nous voici à Volmerange… quel splendide spectacle que cette armée rassemblée dans ces vallons que couronnent des vergers, des bouquets de bois, à perte de vue des tentes, des masses de chevaux au piquet, des pièces d’artillerie alignées au cordeau, et cette rumeur immense qui ressemble à la respiration d’un géant endormi. Les gaies sonneries des trompettes de cavalerie dominent les batteries des tambours ou le grave clairon de nos fantassins ; les chevaux hennissent, les hommes sont gais, vifs et pétulants autour des cuisines de campagne dont on voit les fumées au loin ; on dirait une revue à Longchamp, à cette seule différence qu’il y a ici 81 000 hommes qui vont se heurter à 300 000, peut-être davantage. »
Dans la nuit du 7 au 8 août, Les troupes françaises entreprennent le repli et traversent Volmerange dans l’autre sens pour gagner Glatigny. Le 9 août, le capitaine JOUVENOT, à la tête de 40 Hussards du 4ème escadron, 2ème Régiment, part en reconnaissance vers Boulay et est prévenu, à Volmerange par un habitant, que les Prussiens sont à Boulay. La moitié de la troupe est laissée à Volmerange tandis que les autres partent à la recherche de l’ennemi qu’ils rencontrent de l’autre côté de Boulay, vers la Walze. Le courageux capitaine, bien que l’effectif de l’adversaire soit le double du sien, ordonne la charge et trouve la mort dans cet accrochage. Il repose actuellement encore au cimetière de Boulay.
Le 12 août 1870, Volmerange accueille le bivouac de la 3ème Division de Cavalerie Allemande.
Spicheren, Borny, Rezonville, Gravelotte, Saint-Privat ou encore le siège de Bitche et de Metz restent des épisodes marquants de cette guerre.
La défaite française est scellée et le 10 mai 1871, France et Empire allemand signent le Traité de Francfort qui consacre le rattachement de l’Alsace et de la Moselle au Reich.

La Grande Guerre


La Première Guerre mondiale fait beaucoup de victimes dans le village, en particulier au début de la guerre, puisque sur douze victimes, neuf sont tombées avant 1915.
  • BOUCHÉ Emile : mort le 6.8.1914 à Luttig,
    à 24 ans
  • ANDRÉ Paul : mort le 22.8.1914 à
    Mercy-le-Haut, à 23 ans
  • BOUCHER Nicolas : mort le 23.9.1914 à Montfaucon, à 24 ans
  • KOCHLER Dom.-Baptiste : mort à Tartak,
    à 32 ans
  • THIRY Antoine : mort le 28.2.1915 à Fournes, à 23 ans
  • FRISCH Jean : mort le 12.6.1915 à Kryckowa, à 25 ans
  • THIRY Jean : mort le 19.7.1915
  • MASSON Philippe : mort le 18.10.1915
  • HAAS Nicolas : mort le 29.1.1916 à Schweidnitz, à 21 ans
  • KOCHLER Théodore-Phil. : mort le 17.7.1917 à Boguschi
  • ALBERT Nicolas : mort le 28.8.1917 à Beaumont, à 27 ans²
C’est au terme de la Grande Guerre et après la défaite allemande que la Moselle et l’Alsace, après 47 ans d’annexion, retrouvent la France.
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La Seconde Guerre mondiale


Les prémices de la guerre sont calmes au village, la ligne Maginot protège les habitants.
La vie locale n’est troublée que par l’installation d’une dérivation de la voie ferrée pour y installer un gros canon de calibre 305, Modèle 30 Schneider.
Pendant la guerre, ce canon ne tire qu’une seule fois.
Depuis 1936, Le 372ème Régiment d’Infanterie, qui loge chez l’habitant, a entrepris les travaux pour installer les 4 à 500 mètres de voies nécessaires au canon. Certaines maisons sont aussi réquisitionnées par l’armée pour en faire un mess et le bureau de l’Etat-major.
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3 SEPTEMBRE 1939, C’est la guerre


Le 1e septembre 1939, L’Allemagne envahit la Pologne. Deux jours plus tard, la France déclare la guerre à l’Allemagne.
En Moselle, cet événement coïncide avec un épisode qui reste ancré dans la mémoire de ceux qui l’ont vécu : l’évacuation des populations vivant le long des frontières allemande et luxembourgeoise.
Depuis la fin des années 1920, Autorités administratives et militaires organisent secrètement le repli des populations frontalières pour les éloigner de la zone des combats, en cas de nouvelle guerre avec l’Allemagne. Deux zones sont alors définies : une bande de 10 km peuplée de 200 000 habitants coincés entre la ligne Maginot et la frontière allemande devant être vidée dès la mobilisation générale, tandis que 100 000 autres habitants seraient évacués en cas de bombardement.
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L’invasion de la Pologne déclenche l’évacuation de la zone « rouge ». A 14h, les maires des communes situées le long de la frontière allemande reçoivent l’ordre de décacheter l’enveloppe secrète amenée par les gendarmes et dévoilant l’itinéraire et la destination finale de leurs administrés.
Les évacués de la première zone ont quelques heures pour préparer leurs bagages (30 kg au maximum par personne) et partir vers l’inconnu. La première partie du voyage s’effectue à pied et c’est sur des chemines caillouteux que s’ébranlent les interminables convois de réfugiés constitués de piétons, de charrettes, de vélos et du bétail que certains tentent d’emmener le plus loin possible.
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Après trois ou quatre jour de marche, Les réfugiés atteignent leur gare de départ. C’est dans l’inconfort des wagons de 3e classe ou de marchandises que débute un long et pénible voyage qui les conduira en Charente et dans la Vienne. Les mineurs de charbon du bassin houiller seront accueillis dans d’autres départements miniers essentiellement le Pas-de-Calais et la Loire.
Pendant ce temps, les Volmerangeois restent chez eux, la commune appartenant à la zone arrière, non concernée par cette première vague d’évacuation. C’est sur place que les habitants passent la Drôle de Guerre et cohabitent avec les soldats du 372e Régiment d’infanterie qui cantonnent au village et logent chez l’habitant.

MAI 1940 : Le depart des volmerangeois


En mai 1940, l’histoire s’accélère. Après 9 mois d’une guerre pendant laquelle les ennemis s’observent mais ne se battent pas, l’Allemagne lance l’attaque. L’offensive du 10 mai déclenche l’évacuation de la deuxième tranche. Cette fois, c’est l’heure du départ pour 100 000 habitants dont 247 Volmerangeois. Certaines familles décident toutefois de partir par leurs propres moyens pour être hébergées par des connaissances vivant en dehors de la zone évacuée.
C’est émus et tristes d’abandonner leurs biens et leur lieu de vie que les réfugiés se mettent en route. Les familles chargent des charrettes et prennent à pied la direction de la gare d’embarquement.
Pour nous, se sera Thiaucourt (Meurthe-et-Moselle), distant de près de 60km. C’est là que les réfugiés s’installent laborieusement dans des wagons de marchandises et ressentent les premiers soubresauts d’un départ qui les mènera dans le Puy-de-Dôme. Après une halte à Clermont-Ferrand, Où les Volmerangeois passent la nuit sur de la paille, la population est séparée : les uns seront accueillis à Bulhon, les autres à Viscomtat (communes distantes de 30 km). Les maires des communes d’accueil avaient préalablement recensé les capacités d’accueil dans leur commune. C’est ainsi que 11 familles de Volmerangeois arrivent à Bulhon et sont installés dans des locaux vacants comme la cure ou la maison communale, ou logent chez l’habitant, dans les nombreux hameaux éparpillés dépendant de la commune. Le reste des Volmerangeois, dont le maire, le curé ou encore l’institutrice, logent à Viscomtat.

La solidarite, une valeur essentielle


Les réfugiés arrivent dans le dénuement le plus complet. Les logements mis à leur disposition sont souvent précaires mais nos concitoyens ont tout de même été accueillis et ont bénéficié de la solidarité des locaux qui ont tantôt apporté un poêle, un matelas, une table…. En tant que réfugiés, ils bénéficient également de la solidarité nationale et reçoivent de l’Etat une allocation journalière et des tickets de rationnement pour assurer leur subsistance.
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L’integration


Le caractère obligatoire de l’évacuation pour les uns et de l’accueil pour les autres ne facilite pas l’établissement de rapports entre des populations qui ont chacune leur particularité. La différence de langue constitue la principale difficulté du quotidien. Les Volmerangeois ne s’expriment pas tous couramment en français. La plupart parlent le platt, dont la proximité avec la langue de l’agresseur ne facilite pas la levée des préjugés. Malgré ces différences, les Volmerangeois ont rapidement aidé aux travaux des champs pendant que enfants ont fréquenté l’école du village jusqu’aux vacances d’été, renforçant de fait la cohésion entre accueillants et accueillis.
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Fin de guerre et retour au pays natal


Le 17 juin 1940, Philippe Pétain annonce aux Français que la guerre est perdue. Cette triste annonce signifie pourtant que les réfugiés ont la possibilité de rentrer chez eux.
Tous les Volmerangeois décident de rentrer en Moselle.
Les habitants de Bulhon et Viscomtat les accompagnent à la gare de Pont-de-Dore. Après les avoir remerciés pour leur hospitalité, les Volmerangeois prennent le train pour la Moselle. Après un voyage pénible au cours duquel les paysages ravagés laissent augurer le mauvais état de leurs foyers, c’est rassurés qu’ils arrivent à Volmerange où toutes les maisons sont debout. A l’intérieur règne le désordre. Beaucoup de choses ont disparu mais les habitants sont enfin chez eux… ou presque. Car, depuis le 7 août, la Moselle est sous administration allemande et les nouveaux maîtres des lieux entament sans attendre la germanisation forcée du territoire conquis, à commencer par le nom des communes : Volmerange est redevenu Wolmeringen.
Mais ça, c’est une autre histoire…

Lorsque volmerange redevint wolmeringen…


Que s’est-il passé dans notre commune après le retour des réfugiés, à l’été 1940 et l’annexion de la Moselle au IIIe Reich ?
Pour reprendre les paroles de Madeleine Hochard, alors âgée de 21 ans « on avait très peur de rentrer. On ne voulait pas aller chez les Allemands ». C’est dès le passage de la ligne de démarcation que les Volmerangeoins aperçoivent les premiers allemands qui contrôlaient les réfugiés et autorisaient le retour uniquement aux individus nés en Alsace-Moselle, non juifs et non identifiés comme francophiles notoires. Après cette étape, le voyage se poursuit jusqu’en Moselle et les voyageurs sont inquiets devant les paysages ravagés qui défilent et laissent augurer le mauvais état de leurs propres foyers.
De retour chez eux, tous constatent que les maisons sont vides, que le bétail a disparu mais le village n’enregistre pas de destruction notable.

Germaniser la moselle en dix ans


Le nouveau chef de la Moselle est le nazi Josef Bürckel. La mission qui lui est assignée est claire : germaniser la Moselle en dix ans. Tout ce qui est allemand est exalté et tout ce qui rappelle la France est banni, à commencer par la langue.
Volmerange devient Wolmeringen et les nazis vont même jusqu’à germaniser l’état-civil et interdire le port du béret considéré comme un symbole français.

Expulser les indesirables


Si aucun départ forcé n’est à noter dans notre commune, Près de 100 000 Mosellans vont être chassés de chez eux dès l’été 1940, les nazis les considérant comme des adversaires de la germanisation.
Ces « indésirables » trouvent refuge dans les départements de la France non occupée.
Dans le village voisin de Condé-Northen, non dialectophone, 159 habitants sont expulsés.
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L’école, outil de la germanisation


Au retour du Puy-de-Dôme, Les enfants de Volmerange vont à l’école à Condé-Northen jusqu’à l’arrivé dans notre commune d’une institutrice allemande, mademoiselle Brigitte Heitz. Chaque journée débute par le traditionnel « Heil Hitler » et les cours sont évidemment dispensés en allemand, ce qui ne posa pas de problème majeur chez nous, contrairement à Condé, village non dialectophone.
C’est avec un soin tout particulier que la propagande nazie est distillée à l’école, dès le plus jeune âge.
La lecture de certains petits textes est imposée afin de sensibiliser les plus jeunes aux différents « héros » allemands.
L’école devient ainsi l’instrument privilégié de la germanisation et de la nazification de la Moselle.
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Enserrer la moselle dans le maillage totalitaire nazi


La mise au pas des populations s’effectue par le contrôle de la population. Josef Bürckel crée en août 1940 en Moselle la Deutsche Volksgemeinschaft, la Communauté du peuple allemand dans laquelle les Mosellans sont « invités » à adhérer. Adhérer, c’est reconnaître l’annexion et faire allégeance au Reich et au Führer. S’y soustraire implique d’abord de nombreuses brimades et tracasseries (notamment professionnelles) et plus tard, le risque d’un envoi dans les camps à l’Est, notamment vers la Silésie.
Toute une série d’organisations nazies sont créées mais il semble qu’en milieu rural, la pression pour l’adhésion est moins prégnante.
C’est le cas notamment de l’obligation, pour les Hitler-Jugend, organisations nazies pour les enfants à partir de 10 ans dont la participation est obligatoire. Nous n’avons pas connaissance d’enfants du village qui se seraient rendus à Boulay dans ce cadre, hormis une convocation dans les papiers personnels de Pierre Vecrigner à laquelle il ne s’est jamais rendu.

Du reichsarbeitsdients a l’armee allemande


Imposé en avril 1941, Le Reichsarbeitdienst (RAD) est un service du travail contraint les jeunes filles et garçons des classes 1920 à 1927 à partir de 17 ans. Au village, cette obligation de service concernait 9 jeunes filles et 12 jeunes garçons. C’est dans ce cadre que M. Eugène Emond a été affecté à Karlsruhe, au service de la compagnie des chemins-de-fer, de février à août 1943.
Comme partout en Moselle, la convocation au RAD a aussi été le signal d’un départ vers la France pour des jeunes gens qui ont pressenti que l’étape suivante serait de porter l’uniforme allemand.
En 1942, Les besoins en effectifs du haut commandement allemand sont tels, après un an de guerre contre l’U.R.S.S., que les nazis décident de recruter des conscrits dans les territoires annexés.
La décision est prise en Moselle par le Gauleiter Bürckel le 19 août 1942 et annoncée le 29 août 1942.
D’octobre 1942 à novembre 1944, Les classes masculines 1914-1927 sont progressivement appelées.
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Pour ceux qui refusent, la répression est impitoyable, c’est la mort ou la déportation.
Mais la pression s’exerce également sur les familles en vertu du concept de Sippenhaft, loi sur la responsabilité collective décrétée en 1943, les familles de ces réfractaires sont déportés
dans le Reich. A Volmerange, Cette obligation concerne 25 jeunes gens. Cinq jeunes gens seulement se sont résolus à partir. Tous ont été envoyés combattre sur le front de l’Est. L’un d’entre eux, à l’issue d’une permission, n’a pas rejoint son affectation tandis que l’autre, hospitalité après une blessure s’est enfuit après sa guérison.
L’insoumission a donc été le choix de la quasi-totalité des Volmerangeois.

La résistance a volmerange


Cacher les réfractaires
Pourchassés, Les réfractaires doivent désormais entrer dans la clandestinité. Certains se cachent au village tandis que d’autres passent secrètement la frontière. Dans la maison de Achille Hanus (située aujourd’hui au milieu de la rue principale), des dizaines de réfractaires trouvent refuge. Entre la maison de Pierre Vecrigner et la maison de Achille, il existait une trappe qui permettait d’apporter de la nourriture aux insoumis.
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C’est grâce à la solidarité de certains que ces jeunes garçons ont pu traverser cette période trouble et tenir ainsi jusqu’à la libération du village.
Passer la frontière
Il existait à Volmerange, Une importante filière de passeurs qui s’inscrivait dans un ensemble plus large : le réseau de Sœur Hélène Studler à Metz. Cette religieuse issue de la congrégation des Sœurs de Saint-Vincent de Paul, met sur pied une filière d’évasion vers la France qui permettra à quelque 2000 « candidats » de passer la frontière et d’avoir la vie sauve. Ce réseau avait des ramifications aux quatre coins de la Moselle.
C’est ainsi qu’à Volmerange, les deux frères Antoine (René et son frère Charles) prennent en charge les prisonniers évadés du Stalag XII F de Boulay.
René, Alors jeune électricien entrait dans le camp pour y faire des travaux et apportait des vêtements civils aux prisonniers tandis que Marie Baron de Boulay fournissait les faux papiers. Une fois vêtus et munis de papiers, les prisonniers arrivaient à Volmerange pour passer la nuit puis filaient prendre le train à Condé direction Conflans-Jarny via Metz.
Le prisonnier le plus célèbre que René Antoine ait eu à prendre à charge n’est autre que François Mitterrand, futur Président de la République, interné au camp de Boulay.
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En février 1942, Il emprunte lui-même ce chemin vers la France, le réseau ayant été infiltré. D’autres Volmerangeois sont partis en même temps que lui et d’autres, plus tard. HOCHARD Jean, Louis, Nicolas et René, ALBERT Louis et Nicolas, SCHMITT Alfred ou encore BRUCK Edouard ont ainsi pris le chemin de la liberté en quittant la Moselle annexée pour se rendre en Meurthe-et-Moselle, dans le Puy-de-Dôme ou plus loin, dans les armées de libération.
Jean Hochard, ancien instituteur et maire de notre commune s’est engagé dans la France libre en rejoignant l’Afrique du Nord.
Il prend part aux campagnes de Tunisie, de Tripolitaine, d’Italie puis débarque en Provence pour libérer la France.
M. Alfred Schmitt résistera au sein du maquis des Glières en Haute-Savoie tandis que Pierre Vecrigner rejoindra la Brigade Alsace Lorraine.
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Le 8 août 1944 les nazis décident de durcir le ton face à l’insoumission des Mosellans.
Une rafle a lieu dans notre commune et vise à punir les familles de réfractaires. Ce jour-là, les nazis emmènent Jean-Baptiste Bruck et son épouse Cécile, Marguerite Albert et un autre Volmerangeois sur lequel nous n’avons que peu de renseignements.
D’autres ont la vie sauve : Henriette Hochard dont le mari Louis était en zone libre, et Madame Schmitt Marie, mère de l’évadé Alfred ont été épargnées.
Pour l’une parce qu’elle était sur le point d’accoucher tandis que l’autre était alitée. Catherine Hochard et sa fille sont allées se cacher dans un champ de blé car les quatre fils Hochard étaient en France.

La liberation, enfin !


Le XXe Corps d’Armée appartenant à IIIe Armée américaine a libéré le Pays de Nied. Tandis que le 18 novembre 1944, le 359e régiment d’infanterie entreprend de traverser la Nied à Volmerange, le 357e avance vers Boulay. Tout le village s’est rendu à la Nied pour voir les libérateurs, transis de joie mais également d’appréhension. Les villageois apportent des barques pour aider au franchissement. Les GI’s sont une vingtaine rapidement rejoints par de nombreux prisonniers ukrainiens évadés du camp du Ban-Saint-Jean et cachés dans nos forêts. Malheureusement, lors d’un passage, une des barques chavire provoquant la mort d’un prisonnier ukrainien. Les hommes sécurisent ensuite le village, passant dans chaque maison et réclamant de la mirabelle ! Le lendemain au réveil, les Américains sont partis laissant dans le flou le plus complet la population qui pensait avoir été libérée.
Il faudra attendre le 25 novembre pour voir passer un contingent plus important d’Américains signifiant ainsi la libération définitive de notre commune.

Le bilan de la guerre


Sur le plan matériel, Notre commune a été épargnée par les bombardements et les combats qui ont pu ravager d’autres secteurs de Moselle. Le bilan humain en revanche, est plus lourd. Sur les trois Malgré-nous Volmerangeois, André Louis meurt dans l’armée allemande. Sur les quatre déportés par représailles, M. Jean-Baptiste Bruck ne rentrera pas de déportation. Les opérations de libération se soldent par la mort d’un prisonnier ukrainien, de huit soldats allemands qui furent un temps enterrés au cimetière communal.
L’activité de résistance au nazisme a donc été intense à Volmerange.
L’insoumission, Malgré l’extrême pression exercée sur les jeunes et leurs familles a été le choix de 23 jeunes hommes sur 25.
La plupart sont entrés en résistance dans des groupes situés aux quatre coins de France.
Soyons fiers de cet héritage et souvenons-nous en !